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Apport du schéma conceptuel dans la compréhension et la mémorisation grâce aux eyes-tracking

Une expérience intéressante a été réalisé par M. Strahm et T. Baccino (2005) portant sur l’impact des schémas conceptuels dans la compréhension de texte.
La méthodologie repose sur l’eyes-tracking  ou l’oculométrie : l’enregistrement des mouvement oculaires. Les oculomètres les plus courants analysent des images de l’œil humain capturées par une caméra, souvent en lumière infrarouge, pour calculer la direction du regard du sujet (Wikipédia).
Une seconde partie de test s’effectue avec un QCM (question à choix multiples) intra-sujet juste après la lecture et un mois après.

Ils proposaient 2 versions de test : soit uniquement un texte, soit un texte + un schéma conceptuel :

Texte seul et texte schématisé

Certaines informations du texte ont été transposées dans le schéma conceptuel :

Exemple de découpage en zones (textuelle ZT, schéma ZS), et en zones cibles (textuelles ZCT, schématique ZCS)

 

L’étude analyse les mouvements oculaires pendant l’expérience.

Stratégie de lecture avec beaucoup ou peu de transition entre le texte et le schéma

Les personnes testé ont été séparées en 2 groupes : un groupe d’experts du sujet présenté et un groupe de novices.

Résultats

Texte seul

Durée cumulée de fixation :

- les sujets fixent plus longtemps le texte quand ils sont novices que s’ils sont experts,
– quand il y a un schéma, la durée de fixation du texte est inférieure,

Texte + schéma

- les fixations sont plus longues sur le texte que sur le schéma, que le sujet soit expert ou novice,
– les experts fixent moins longtemps le texte que les novices, mais cette différence n’est plus significative sur le schéma

Transition schéma/texte

- les novices effectuent plus de transitions texte/schéma que les experts :

Novice : beaucoup de transitions, expert : peu

 

QCM direct texte seul

- les novices font plus d’erreurs que les experts

QCM direct texte + schéma

- experts et novices se valent,
– les sujets font moins d’erreurs qu’avec le texte seul

QCM post-test texte + schéma

- pas de différence significatives entre experts et novices,
– novices et experts font plus d’erreurs qu’en test direct

Conclusions

- la stratégie de lecture avec transition texte/schéma est différente selon que les textes schématisés portent sur un domaine pour lequel les sujets sont novices ou experts.

- les sujets novices font plus de transitions texte/schéma. Ces stratégie de lecture avec transitions texte/schéma, étant accompagnées de durées de fixation plus importante sur la zone textuelle des items portant sur un domaine pour lequel les sujets sont novices, peuvent être interprétées comme un traitement pas à pas de l’information en vue d’une tentative de construction du modèle de situation du domaine novice en passant par la construction de la structure de surface et la représentation sémantique (van Dijk & Kintsch, 1983)*. Un sujet novice intégrerait les 2 sources d’information pour structurer l’information.

- les sujets experts utiliserait le schéma comme une synthèse de leur schéma mental.

- un même sujet est capable d’adopter des stratégies visuelles différentes en fonction des différents processus de compréhension et d’intégration.

- le schéma améliore la compréhension des textes.

- la mémorisation à long terme est identique avec un texte/schéma entre un novice et un expert.

 Tout cela confirme confirme que les schémas conceptuels sont utiles tant pour l’expert que pour le novice, pour le « bon » élève que pour le « mauvais ». Je n’apprécie pas cette classification car un élève est jugé « mauvais » dans un cadre bien défini scolaire, qui se base sur certaines compétences fixées et non celles de l’apprenant.
Comment faire la liaison entre carte conceptuelle et mind mapping ?
L’expérience nous montre qu’il n’y a pas de différences des élèves (« bon, mauvais ») avec une map, principalement parce que la carte enlève les difficultés purement scripturales et se situent au niveau des concepts.

Je vérifie régulièrement lors du coaching scolaire, qu’il suffit de demander à un apprenant de réaliser une carte sur une leçon qu’il ne comprend pas pour qu’il la comprenne. Heureusement d’ailleurs car je serais parfois bien en peine de lui expliquer son cours sans me remettre complètement dedans.

 

* L’impact des schémas non analogiques dans la compréhension de textes expositifs : stratégies visuelles selon l’expertise (M. Strahm et T. Baccino, 2005)

Source : L’impact des schémas non analogiques dans la compréhension de textes expositifs : stratégies visuelles selon l’expertise (M. Strahm et T. Baccino, 2005)

 

Fabienne

Fabienne

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