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L’apport de la carte mentale (mind mapping) pour évaluer à distance en temps de pandémie.

Les cartes mentales s’introduisent de plus en plus dans le monde de l’enseignement et constituent un accès de choix pour évaluer les connaissances et la compréhension des étudiants.

La carte mentale est appréciée par les jeunes qui saluent principalement l’utilisation des mots clés (« moins à écrire, à étudier »), la vision globale (qui aide à la compréhension) et l’utilisation des couleurs et dessins (« c’est plus motivant »).

Elle permet à l’enseignant d’avoir un accès direct sur le processus cognitif des élèves, par la matérialisation du cheminement réflexif. L’enseignant pourra dès lors agir directement au bon endroit pour rectifier certains apprentissages.

Selon Johssua et Dupin (1993), « le savoir de l’expert apparaît à la fois comme organisé, mis en structure et fortement hiérarchisé »1. La carte mentale apparaît dès lors l’outil idéal pour l’évaluation, tant formative que sommative.

Méthodologie

Comme la structuration des connaissances est personnelle, si vous laissez les élèves partir au départ d’une feuille blanche, vous risquez de devoir vous mettre dans la structure de chaque élève pour comprendre sa carte, ce qui prendra du temps. Il est donc conseillé de guider les étudiants en leur donnant des points de repère qui peuvent être des mots clés / concepts / champs lexical avec une carte gabarit, avec ou sans structure.

Carte gabarit

-          notez les catégories sémantiques ou concepts sur les branches principales et laissez les élèves compléter les sous-catégories. Sur les cartes ci-dessous, « enseignant » représente une donnée complétée par l’enseignant et « élève » par l’élève. Vous pouvez, ou pas, les aider en dessinant des branches vides :

gabarit central

-           Notez quelques concepts, répartis sur la carte, les élèves complètent le reste :

gabarit plicploc

-          Notez les catégories sémantiques et joignez une liste de concepts (ici auteurs) que les élèves doivent repositionner sur la carte :

litteraire

La difficulté peut être augmentée par l’ajout des dates, d’une caractéristique ou par la disposition non chronologique des branches.  

Carte à questions   

math

 

 
MathémaTICE http://revue.sesamath.net/spip.php?article375

 

 

Le centre de la carte ci-dessus est décentrée pour faciliter l’impression sur une feuille A4.

 Carte puzzle

Pour les plus petits, vous pouvez leur remettre cette feuille :

puzzle

Avec la consigne de découper les éléments et de les positionner sous forme de carte. La difficulé peut être augmentée en omettant la forme des éléments :

puzzle 1

Et en insérant des cases à compléter par l’élève :

puzzle 2

Adaptation à l’infini

Un des grands avantages est de pouvoir moduler la difficulté très facilement.
Pour l’exemple de la liste de mots, si vous n’y joignez pas de carte, vous augmentez considérablement la difficulté, mais vous passerez également plus de temps pour réaliser l’évaluation. 

La carte, une fois corrigée, peut servir de base comme support d’étude : l’élève remarque directement ses manques et peut ainsi améliorer sa carte avec de la couleur et des illustrations de manière à mémoriser plus facilement.

Évaluation dans le temps

Demander aux élèves de réaliser une carte avant et une autre après l’acquisition des connaissances.  Partir d’une feuille blanche ou d’une carte gabarit, mais ne pas les laisser compléter la première carte. Car si le structure n’est pas bonne, ils vont continuer dans ce sens. Vous remarquerez très facilement les connaissances qui sont venues s’ajouter, avec ou sans modification de la structure.

Évaluations en groupe

Lors d’un travail de groupe, il est particulièrement aisé à l’enseignant d’évaluer d’une part le travail collectif et de l’autre le travail individuel. Il suffit pour cela que chaque élève choisisse un code de couleur pour noter ses apports : 

pierrepauljacques

L’utilisation d’un logiciel permet l’insertion de marqueurs, ici les icônes de personnes en couleur :

pierrepauljacquesxm

Il y a également la possibilité de réaliser un tri sur les marqueurs pour faire ressortir les réponses des différents élèves. Ici, toutes les contributions de l’élève en rouge (Pierre) :

pierrepauljacquesxmbis

Évaluations par les pairs

Au départ d’une carte individuelle

Après avoir réalisé une carte individuelle, proposer de la partager avec un autre étudiant qui va éventuellement compléter la carte. Recommencer quelques fois cet échange par 2 de manière à avoir une carte rassemblant la totalité des connaissances.
Lorsque la carte revient à son concepteur, annoter les ajouts de manière mémorable avec de la couleur et des illustrations puisqu’il s’agit de connaissances qu’il devra intégrer. On remarque ainsi que la carte sert non seulement pour synthétiser les acquis, mais également comme support pour l’évaluation et objet idéal pour l’appropriation des connaissances.

Au départ d’une carte en groupe

Échanger les cartes réalisées en groupe afin qu’elles puissent être complétées par d’autres groupes. L’utilisation de couleurs ou de marqueurs (voir précédemment) peut indiquer l’apport de chaque groupe à l’enseignant.

Quels critères d’évaluation ?

L’enseignant peut déterminer une matrice de critères selon le contenu, la structure ainsi que le respect des règles pour la réalisation de la carte :

critère

critère 1

Académie Corse http://www.ac-corse.fr/DOCS_20/docs/grille_evaluation_cartes_mentales.pdf

 

 

L’enseignant pourrait disposer d’une liste de concepts clés qu’il veut par exemple retrouver sur les cartes des élèves. 

Une image…ça parle

 Selon K. Lynch2 : « (…) les images peuvent être distinguées d’après la qualité de leur structure : la façon dont leurs parties sont disposées et liées. »
Cela signifie qu’un simple aperçu de la structure de la carte (sans aborder le contenu), va déjà vous donner des indications sur l’évaluation.

 Par exemple, si un élève produit cette carte, vous pouvez facilement interpréter qu’il envisage tous ces éléments sans relation entre eux :

nature branches princ

 

Contrairement à cette carte qui témoigne une structuration des connaissances par une augmentation des catégories sémantiques :

nature ss branches équilibrées

Dans l’exemple suivant, soit il a mal équilibré ses recherches soit s’il s’agit d’un contenu d’un cours, il relie erronément des concepts à d’autres :

nature animaux

Ici, l’élève a probablement un problème pour structurer ses connaissances :

flèches

Conseils

Veillez à ce qu’il n’y ait pas d’ambiguïté sur la signification des concepts.
Si vos élèves produisent eux-mêmes le contenu, attirez leur attention sur le fait que vous devez comprendre ce qui est noté sur la carte. Parfois l’usage d’un seul mot ne suffit pas et en nécessite davantage.
Pourquoi ne pas envisager une évaluation par les pairs pour alimenter le débat et activer l’intelligence collective ?
Si vous dessinez les branches vides, il faut préciser aux élèves s’ils ont la liberté ou non de compléter davantage de branches qu’indiqué.

Ressources

Logiciel open source : Xmind (Apple, PC, tablette)
Logiciel collaboratif synchrone : Mindmeister (gratuit pour 3 cartes)
Livre Enseigner autrement avec le mind mapping Pierre Mongin et Fabienne De Broeck Dunod
Pour allez plus loin avec le mind mapping et son utilisation en classe, voir nos formation, en présentiel et à distance.

 

 

Fabienne

Fabienne

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